Les pensées qui me traversent l’esprit quand je me dis « bisexuelle », ce qui n’est pas vrai
Article original par Maribel C. Pagan ; traduit par LAbare / Florïan Lorenzetta
Thèmes : asexualité, invisibilisation, (auto-)détermination.
J’adopte un point de vue
Qui n’a pas sa place.
J’ai ma place dans un groupe, toujours
considéré comme fictif, toujours
considéré comme incapable de se définir
correctement, des personnes trop
confuses pour se connaître elles-mêmes.
J’ai choisi un nom
qui n’est pas le mien,
qui déterminait qui j’étais,
qui affirmait que je ne pouvais pas être autre-chose-que.
Je suis autre-chose-que. Je ne suis pas
du nom que j’ai choisi, car
ce que je suis est plus compliqué
qu’un nom prétendant être moi,
prétendant me représenter.
Je ne suis pas celle que vous croyez, peut-être
parce que je me suis donné un nom
bien différent, bien trop
différent de qui je suis.
Vous me comprenez certainement.
Je pense que tout le monde comprend ce que
ça fait d’être considérée’ comme quelque chose
que l’on n’est pas, même lorsque
certaines’ d’entre nous acceptent ce nom inexact.
Maintenant, fini de me conformer
aux règles de la société, établies par
un dieu à tête d’aigle qui réclame moins de diversité.
Je me bats dans un pays qui
demande moins de moi mais
veut plus que ce que j’ai à offrir.
Merde à ça.
Je suis qui je suis.
Je ferai ce que je peux.
Rien ne changera ça.
Pas même le nom
Inexact que je me donne.